Brain rot ou cerveau pourri

Brain rot ou cerveau pourri

Qu’est-ce que le “brain rot” ?

En décembre 2024, l’Oxford University Press a désigné « brain rot » (littéralement “cerveau pourri”), comme mot de l’année 2024.

Le “brain rot” est un terme plus informel qu’un diagnostic médical. Il est utilisé pour décrire une dégénérescence cognitive due à la surcharge mentale lorsque vous inondez votre cerveau d’un excès d’informations numériques.

Les plateformes comme TikTok, Instagram, Facebook, YouTube, Snapchat et bien d’autres sont conçues pour capter notre attention pendant des heures. Cette consommation frénétique peut entraîner une surcharge d’informations, rendant difficile le traitement et la mémorisation des données.

Origine du terme “brain rot”

Le terme a été utilisé pour la première fois en 1854 par le philosophe et naturaliste Henry David Thoreau dans son livre “Walden ou la vie dans les bois”. Thoreau y critique la tendance de la société à dévaloriser les idées complexes, ou celles susceptibles d’être interprétées de multiples façons, au profit d’idées simples. Il y voit le signe d’un déclin général de l’effort mental et intellectuel.

Le terme a pris une nouvelle signification à l’ère du digital. Ce terme a d’abord gagné en popularité sur des plateformes réseaux sociaux tels que sur TikTok, parmi les communautés de la Génération Z et de la Génération Alpha. Il connaît désormais une utilisation plus répandue, notamment dans le journalisme traditionnel.

L’augmentation de 230 % de l’utilisation de ce terme entre 2023 et 2024 témoigne d’une prise de conscience collective des impacts négatifs d’une vie de plus en plus virtuelle, tels que la réduction de la concentration, la diminution de la pensée critique, l’augmentation de l’anxiété et du stress, la fatigue émotionnelle et l’isolement social.⁠

Les causes du brain rot

  • Les jeux vidéos : bien qu’il soit possible de jouer aux jeux vidéos sans devenir dépendant, il y a certaines personnes qui jouent de manière compulsive. Elles sont tellement captivées par les mondes alternatifs, les personnages imaginaires et les intrigues complexes des jeux qu’elles ont du mal à fonctionner dans d’autres aspects de leur vie.
  • Zoombie scrolling :
    • Faire défiler sans réfléchir les réseaux sociaux, sans objectif précis, souvent par habitude ou par ennui.
    • Généralement il s’agit de contenu aléatoire, comme des mèmes, des vidéos, des publications d’amis ou des divertissements ne nécessitant pas un engagement profond.
    • Les utilisateurs ne se rendent souvent pas compte du temps qu’ils passent ou des raisons pour lesquelles ils le font.
  • DoomScrolling :
    • Scroller pendant des heures sur son téléphone à la recherche de contenu triste ou sinistre.
    • Les personnes ressentent un désir irrésistible de rester informés des dernières actualités, même lorsqu’elles sont néfastes pour le moral.
  • Addiction aux réseaux sociaux : les utilisateurs ont un besoin persistant de checker les réseaux sociaux avec la sensation d’être agité quand elle tente de casser cette habitude.

Les symptômes du brain rot

Bien qu’il ne s’agisse pas d’un trouble médical, plusieurs symptômes communs permettent d’identifier cet état :

  • Brouillard mental : le brouillard mental se traduit par une difficulté à se concentrer, à retenir des informations ou à accomplir des tâches. C’est comme si votre esprit était constamment voilé, rendant les pensées claires difficiles à atteindre.
  • Fatigue cognitive : après avoir consommé une grande quantité de médias ou travaillé sans pause, on peut ressentir une fatigue intense, même si le corps n’a pas été physiquement sollicité.
  • Manque de motivation : le brain rot s’accompagne souvent d’une perte d’intérêt pour des activités qui, auparavant, procuraient du plaisir ou de la satisfaction.
  • Irritabilité : un cerveau surchargé peut rendre les gens plus susceptibles à l’irritation et au stress, avec une moindre tolérance aux frustrations.
  • Troubles du sommeil : quand un cerveau est trop stimulé, surtout par la lumière bleue des écrans, il peut avoir du mal à se calmer, entraînant des difficultés à s’endormir ou un sommeil de mauvaise qualité.
  • Procrastination : plutôt que de s’attaquer à des tâches importantes, on peut se retrouver coincé dans un cycle d’activités passives, comme faire défiler des réseaux sociaux ou regarder des vidéos sans fin.

Les solutions pour lutter contre le brain rot

  • Limiter le temps d’écran :
    • Se fixer des limites claires sur la consommation de médias sociaux ou de contenu en ligne.
    • Si besoin, utiliser des applications de gestion de temps pour surveiller et réduire votre usage des écrans.
  • Désactiver les notifications :
    • Retirer les notifications des applications pour réduire la tentation de consulter les contenus 
  • Intégrer des activités stimulantes
    • Lire des livres, apprendre une nouvelle compétence ou explorer un sujet qui vous intéresse.
    • Les puzzles, les activités créatives, les jeux de stratégie ou les exercices d’apprentissage peuvent stimuler votre cerveau de manière positive.
  • Adopter une routine de sommeil saine
    • S’éloigner des écrans au moins deux heures avant de dormir.
    • Créer une atmosphère propice au sommeil avec des lumières tamisées et des horaires réguliers.
  • Faire des pauses régulières
    • Utiliser la technique Pomodoro pour favoriser la concentration : consulter pendant 25 minutes, puis prendre une pause de 5 minutes.
    • Faire des pauses pour vous étirer, respirer profondément ou simplement regarder par la fenêtre.
  • Faire de l’exercice physique
    • Une activité sportive améliore la circulation sanguine, y compris vers le cerveau, augmentant ainsi la clarté mentale.
    • Une méditation quotidienne de 10 à 15 minutes peut aider à réduire la surcharge mentale en se concentrant sur le moment présent.
  • Se reconnecter à son environnement
    • Passer du temps avec ses proches, loin des écrans, aide à recentrer l’esprit
    • Faire une simple promenade dans un parc peut réduire considérablement le stress et améliorer votre humeur.